Brevshket est né dans une famille de tradition chrétienne, en tant que fils d'honnêtes artisans. Malgré les conditions plutôt austères de sa demeure familiale et de son époque, il grandit en fier jeune homme empli de bonté et de volonté d'aider autrui. Amplement marqué par la fougue et la curiosité de la jeunesse, il est un jeune homme apprécié de ses paires, réputé pour sa grande générosité, amabilité et médiateur de conflits. Ainsi, malgré les conditions rudes de sa jeunesse, il demeure heureux, entouré de sa famille et de ses proches amis avec qui il s'adonne à diverses activités et créations plus-ou-moins fructueuses, les flammèches de son esprit scientifique commençant à brûler dès cette époque. En outre, c'est exactement ce dernier, avec l'apprentissage de son propre corps et de sa condition, qui se heurta à ses croyances dogmatiques.

Néanmoins, cela ne durera que quelques années, car à la veille de sa majorité, Brevshket se vit envoyer prestemment, comme tous ses camarades, au front. La guerre fut une expérience traumatisante pour tout le monde, Brevshket ne faisant pas exception à la règle. En voyant la fragilité de ses frères d'arme et de son propre corps, et, se sentant abandonné par Dieu, il décida d'abandonner en retour sa foi. Essayant de sauver le plus de personnes possible sur le champ de bataille, il en appris, hélas, énormément sur l'anatomie humaine et la médecine. De surcroît, c'est à cet instant présent qu'il commença à réaliser qu'il ne pouvait accepter sa condition humaine, et qu'il débuta à se tourner vers le transhumanisme petit à petit.

De ce fait, après avoir réussi à s'extraire des horreurs de la guerre, il s'adonna pleinement à la recherche et au savoir : doté d'un talent certain d'érudition, il apprit rapidement à maîtriser divers domaines scientifiques et disciplines lui permettant de se rapprocher de son idéal Humain. Brûlant d'une ardente passion pour les nouvelles technologies ayant apparues tout au long du siècle et dont l'apparition et le développement ont été accélérés par la guerre, il ne fut pas longtemps à Brevshket pour qu'il se livre à ces dernières, arrivant, après plusieurs décennies, à atteindre un point tournant dans ses projets.

C'est durant ces décennies de recherche et d'invention qu'il fit la rencontre de nombreux confrères scientifiques, érudits, philosophes, chercheurs et savants du monde entier, lui permettant d'élargir non seulement ses connaissances dans les deux sens du terme, mais aussi d'être confronté directement à des idées s'opposant aux siennes. Ces joutes de foi lui permirent d'affirmer davantage ses croyances, en affinant ces dernières. De surcroît, c'est aussi à cette époque qu'il rencontra l'Ingénieux, qui deviendra un de ses plus proches amis. Ensemble, ils formèrent une équipe redoutable, bien que leurs idéaux ne furent pas totalement similaires, une complicité presque fraternelle s'établit entre les deux savants.

Grâce à tout cela, Brevshket réussit, dans un secret profond partagé qu'avec ses plus proches frères, à transférer pleinement sa conscience hors de son cerveau, grâce à ses connaissances accumulées et au support de l'Ingénieux, dans une machine. Ainsi, il put se libérer de ses tares biologiques et récupèra son squelette pour le reformer de nouveau et l'intégrer. Fier de sa réussite, il ne tarda pas d'essayer de convaincre les autres hommes de le rejoindre ou de se tourner petit à petit vers le métal pour remplacer les faiblesses intrinsèques de leur chair, en vain. Les réactions oscillèrent entre effroi, haine, dégoût, déni, mépris et protestation : sa réussite était une hérésie, un blasphème, un sacrilège et une profanation de toutes les valeurs des Hommes, peu importe leurs croyances. Ainsi, Brevshket se retrouva dans une situation d'incompréhension et de dissidence, constatant que ses prouesses n'étaient que le malheur des autres.

Cependant, au fur et à mesure des années, de plus en plus de personnes se tournèrent et s'intéressèrent non seulement au transhumanisme et aux concepts lui étant liés, mais aussi aux réussites de Brevshket. Pour des raisons variées : la vieillesse, la maladie, l'adversité, la tragédie et ad nauseam, ses pensées et concepts attirèrent grand nombre, mais hélas, c'est à cet instant précis que la Catastrophe s'abattit sur la Terre. Dans son laboratoire au moment exact où elle commença, Brevshket se fit emporté de force, comme tous les autres humains dans sa situation.

Après un certain temps, il se réveilla, toujours dans son laboratoire, mais il ne tarda pas à constater aisément la différence évidente de l'environnement qui l'entourait. N'ayant que LYA pour lui tenir compagnie, Brevshket s'occupa de remettre de l'ordre dans son atelier à l'aide de cette dernière, en profitant pour en apprendre plus sur elle, étant le magnum opus de son ami disparu. Et, l'esprit exalté et aiguisé, il s'empressa d'examiner tous ces nouveaux éléments, et plus particulièrement un prévalant sur tous les autres : la Vitalité.