En des ténèbres souterraines où nul rayon de lumière ne perçait, loin du regard des mortels, une reine solitaire s'était réfugiée après la calamité survenue entre les Hunters et Meruem. Indépendante et animée par une soif insatiable de vengeance, elle avait abandonné sa colonie pour se terrer dans un dédale de tunnels sinueux. Là, enveloppée par l'obscurité, elle passa des mois à pondre des œufs, chaque craquement de coquille résonnant comme un sombre serment de représailles. Elle ne cherchait point à engendrer un héritier digne et juste, mais à forger un être issu de la haine et de la rage, une arme de destruction destinée à assouvir sa revanche contre l'humanité et l'existence même. C'est ainsi que naquit Acerius, fruit de cette volonté acerbe.

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Acerius vint au monde pleinement formé, son corps colossal et terrifiant prêt pour la bataille dès son premier souffle. Toutefois, derrière cette apparence monstrueuse, une complexité d'esprit naissait, un tourbillon de pensées subtiles et contradictoires. Sa croissance, tant physique que mentale, fut marquée par une dualité profonde et inextricable. Conçu pour la boucherie et la dévastation, Acerius révéla très tôt une curiosité insatiable, une soif de connaissance qui le poussait à explorer avec minutie les entrailles de son domaine souterrain. Il scrutait avec une acuité presque scientifique les créatures qu'il croisait, déchiffrant leurs comportements, leurs habitudes, leurs faiblesses.

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Sa mère, la redoutable reine, voyait en lui l'instrument parfait de sa vengeance, une arme vivante forgée pour exécuter ses volontés destructrices. Toutefois, elle ne pouvait deviner les étincelles d'intelligence et de compassion qui commençaient à illuminer son regard. À son insu, ces premières lueurs d'une sensibilité naissante s'immisçaient dans son esprit, conférant à Acerius une dimension humaine qu'elle n'aurait jamais pu prévoir. Ses pensées, bien que souvent embrumées par les instincts belliqueux pour lesquels il avait été créé, dérivaient parfois vers des considérations plus élevées, des réflexions sur la nature même de son existence et la possibilité d'un autre destin que celui tracé par sa mère.

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Ainsi, tandis qu'il parcourait les labyrinthes obscurs de son antre, Acerius ne se contentait pas seulement d'affûter ses crocs et ses griffes pour le combat à venir. Il apprenait, il observait, il méditait. Chaque rencontre avec une créature des profondeurs devenait une leçon, chaque exploration une quête de sens. Cette dualité, ce combat intérieur entre la bête et le penseur, forgeait en lui une identité complexe et unique, échappant peu à peu aux desseins de sa créatrice. Et dans le silence lourd des souterrains, où seul le bruit sourd de ses pas résonnait, Acerius commençait à entrevoir la possibilité d'une destinée qui lui appartiendrait en propre, loin des ombres de la vengeance maternelle.

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L'éducation d'Acerius fut impitoyable. Sa mère, implacable et froide, lui inculqua les arts de la guerre et de la stratégie, forgeant son corps et son esprit pour le combat. Elle lui apprit à parfaire son utilisation du Nen, cette énergie vitale qui pouvait être manipulée à des fins destructrices. Acerius devint maître de cette force, capable de canaliser son aura pour accroître sa puissance déjà redoutable, possédant une avance considérable sur sa maîtrise grâce aux Hunters que la reine avait dévorés dans sa gloutonnerie. Pourtant, chaque leçon de violence, chaque exercice de cruauté, semait en lui les graines d'un conflit intérieur dévastateur.

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Malgré les enseignements brutaux de sa mère, Acerius n'était pas aveugle à la souffrance des autres. Il observa les créatures plus faibles, les ouvriers et les soldats de la colonie, et ressentit pour eux une compassion sincère. Une nuit, alors que sa mère dormait, il sauva un petit insecte blessé, le soignant avec une délicatesse incongrue avec sa nature apparente. Ce geste, aussi simple soit-il, révéla en lui une âme altruiste, un désir profond d'aider et de protéger. Mais ce désir entrait en collision frontale avec ses instincts meurtriers, créant en lui une douleur morale qu'il peinait à réprimer.

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Cependant, cette lutte intérieure n'était pas sans échec. Un jour, lors d'un accès de rage incontrôlable, Acerius, aveuglé par ses pulsions meurtrières, massacra l'insecte qu'il avait autrefois sauvé. Ce n'est qu'après que sa folie meurtrière s'apaisa qu'il prit conscience de son acte, se retrouvant face au corps sans vie de la créature qu'il avait jadis essayé de protéger. La culpabilité et le désespoir qui l'envahirent alors furent immenses, renforçant la perception de sa propre monstruosité et de l'implacabilité de ses instincts violents. 

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Les années passèrent, et Acerius grandit en force et en sagesse. Ses interactions avec sa mère devinrent de plus en plus tendues. Elle percevait en lui une résistance silencieuse, une volonté de défier son destin de destructeur. Lors d'une confrontation particulièrement violente, Acerius refusa de tuer un prisonnier humain, épargnant sa vie malgré les ordres de sa mère. Cette rébellion marqua un tournant décisif dans leur relation. La reine, furieuse, le considéra comme une déception, une trahison vivante de ses ambitions.

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La tension entre eux atteignit son paroxysme lors d'une nuit de violence inouïe. Submergé par une rage qu'il ne pouvait plus contenir, Acerius se retourna contre sa mère. Le combat fut acharné, les coups échangés résonnant dans les cavernes sombres. Finalement, dans un dernier accès de fureur, il tua la reine, sa propre mère. Pourtant, même dans la mort, elle continua de l'influencer, son spectre semblant hanter ses pensées, ses paroles de vengeance et de haine résonnant encore dans son esprit.

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Après cet acte parricide, Acerius quitta la colonie, s'exilant volontairement. Il erra loin de ses anciennes terres, cherchant à fuir non seulement le lieu de sa naissance, mais aussi les souvenirs et l'influence persistante de sa mère. Le poids de sa culpabilité et de son passé le suivait partout, chaque pas résonnant avec le conflit intérieur entre ses pulsions meurtrières et son désir de meilleur.

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Après avoir tué sa mère et quitté la colonie, Acerius vagabonda dans un monde qui ne lui offrait aucun répit. Son apparence terrifiante, incarnation vivante de la violence et de la destruction, rendait impossible toute tentative de créer des liens avec les êtres vivants qu'il rencontrait. Les créatures, qu'elles soient humaines ou animales, fuyaient à la simple vue de sa silhouette massive et menaçante. Même les plus braves parmi les guerriers préféraient éviter toute confrontation avec lui, et les villages se barricadaient à son approche, laissant Acerius seul face à son isolement.

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Son exil était marqué par une solitude oppressante, aggravée par sa propre terreur de faire du mal à autrui. La culpabilité de ses actes passés, en particulier le meurtre de sa mère, le hantait continuellement. Chaque fois qu'il levait la main pour se défendre ou pour chasser, des visions de violence et de sang s'imposaient à lui, paralysant ses actions. La simple pensée d'ôter la vie pour se nourrir ou pour se protéger le traumatisait, l'enfermant dans un cercle vicieux de terreur et de culpabilité.

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Un jour, alors qu'il errait dans une forêt dense, Acerius croisa le chemin d'un groupe de villageois qui fuyaient une meute de créatures sauvages. Poussé par son instinct protecteur, il intervint, sa force colossale dispersant les assaillants. Mais sa présence, loin de rassurer les villageois, ne fit qu'accentuer leur panique. Les visages terrifiés de ceux qu'il venait de sauver se gravèrent dans sa mémoire, accentuant son sentiment d'aliénation et d'incompréhension.

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Une autre fois, affamé et épuisé, Acerius trouva refuge dans une caverne sombre. Alors qu'il tentait d'allumer un feu pour se réchauffer, il remarqua un petit animal, une créature innocente qui l'observait avec curiosité. Son estomac criait famine, et la tentation de tuer pour se nourrir devint presque insupportable. Mais au moment où il s'apprêta à frapper, il fut submergé par un souvenir douloureux : celui de l'insecte qu'il avait massacré dans un accès de rage. La culpabilité le submergea, et il laissa tomber sa proie, se repliant dans un coin de la caverne, dévoré par une honte viscérale et une peur de répéter ses erreurs passées.

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Acerius erra ainsi, incapable de trouver sa place dans un monde qui le rejetait, bloqué par sa propre peur de faire du mal. Ses nuits étaient hantées par des cauchemars, des visions de violence qu'il tentait désespérément de réprimer. Chaque acte de bonté, chaque tentative de connexion se heurtait à l'incompréhension et à la peur des autres.

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La nature unique d'Acerius, celle d'une fourmi chimère, attira l'attention de nombreux Hunters et autres aventuriers avides de gloire. Malgré le traité promettant une co-existence pacfiique entre les fourmis et les humains, son apparence, bien éloignée des insectes humanoïdes partageant ses origines, ainsi que son absence des registres de l'Association Hunter, jouèrent en sa défaveur. 

 

Sa réputation, amplifiée par des récits terrifiants et des légendes, fit de lui une cible prisée pour ceux cherchant à prouver leur valeur. Ces chasseurs voyaient en Acerius une proie parfaite, une créature monstrueuse à abattre pour gagner en renommée. Les confrontations furent fréquentes, chaque assaut renforçant le sentiment de persécution d'Acerius et alimentant son désespoir. Sa vie devint une fuite perpétuelle, où chaque tentative de trouver la paix était sabotée par ces poursuivants infatigables.

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La quête d'Acerius prit un tournant inattendu lorsqu'il fut emporté, comme des millions d'autres âmes, dans le monde mystérieux de Greed Island à la suite de l'assassinat d'Ickshonpay Kaztouger.